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Les événements traumatiques : Comment réagir
au contrecoup émotif ?
Récemment, Luc a été témoin d'un accident de travail qui a entraîné
de graves blessures à l'un de ses collègues. Il ne parvient pas
à se sortir ces idées de la tête. Il est très mal à l'aise chaque
fois qu'il doit passer près de l'endroit où l'accident s'est produit.
Anne a été jetée par terre et on lui a volé son sac à main
alors qu'elle revenait du travail. Quelques jours plus tard, elle
a commencé à faire des cauchemars. Germain n'a subi que des blessures légères dans une collision
d'automobiles. Ses blessures physiques sont guéries depuis des
semaines et pourtant il demeure déprimé. Qu'est-ce que ces trois personnes ont en commun ? Elles ont
toutes été impliquées dans un événement traumatique qui a causé
un déséquilibre émotif. Qu'est-ce qu'un événement traumatique ? Bill Tibbo, conseiller en PAE chez Le GroupeShepell,
définit un événement traumatique comme «un événement qui échappe
aux expériences normales de la vie quotidienne, qui menace notre
vie ou notre bien-être ou qui menace la vie ou le bien-être d'un
ami ou d'une personne qui nous est chère.» Monsieur Tibbo précise qu'aucun d'entre nous ne sait comment
il réagirait à ce genre d'événement. Par exemple, nous avons tous
reçu des instructions sur la marche à suivre lors d'un exercice
pratique en cas d'incendie. Mais lors d'un véritable incendie,
notre réaction pourrait être très différente. La raison ? «Le corps prend le contrôle et nos mécanismes de
survie se déclenchent», dit-il. Les substances chimiques qui sont
produites nous poussent à fuir, à passer à l'attaque ou à nous
défendre, selon la nature de la situation qui présente une menace.
Plusieurs de nos réponses à un événement traumatique sont automatiques
et, de ce fait, inévitables. Les réactions post-traumatiques Les symptômes psychologiques que présentent Luc, Anne et Germain
sont ce qu'il est convenu d'appeler des réactions post-traumatiques.
Ces réponses émotives ont toute une gamme d'intensité, depuis
les troubles légers jusqu'aux cas graves et débilitants. Selon
monsieur Tibbo, l'intensité de la réaction correspond généralement
à l'intensité de l'expérience. Par exemple, une personne qui est
témoin d'un accident de voiture aura probablement une réaction
post-traumatique moins intense qu'une victime de ce même accident.
De la même façon, une personne grièvement blessée aura une réaction
plus forte que celle qui s'en tire sans même une éraflure. Les pompiers et les policiers, autrement dit les personnes fréquemment
exposées à des incidents critiques, sont généralement moins affectés
que le reste de la population. Plus souvent qu'autrement, la réponse initiale à un événement
traumatique est un sentiment d'engourdissement. Par la suite,
les réactions peuvent se traduire par des insomnies ou des dérèglements
dans les habitudes alimentaires. Certaines personnes souffrent d'amnésie sélective : elles ne
se souviennent pas de ce qui est arrivé. Les réactions émotives
comme la dépression, l'anxiété et l'agitation sont fréquentes.
Une autre réponse courante consiste en des réactions subites lorsque
nous sommes confrontés à des situations qui rappellent subjectivement
l'incident. La durée des réactions varie «La durée de cette période de stress aigu varie en fonction
de la durée de l'événement traumatisant», explique monsieur Tibbo.
Par exemple, il y a une différence entre le fait d'être témoin
d'un vol à main armée qui ne dure que deux minutes et le fait
d'être gardé en otage pendant des heures. «Un autre facteur qui a une influence sur notre vitesse de récupération
après un choc émotif a trait à la proximité du danger auquel nous
avons été exposés.» Il est bien évident que le fait d'être témoin
de l'écrasement d'un avion est moins traumatisant que le fait
d'être un des survivants de cet écrasement. La convalescence peut également être plus longue pour ceux qui
souffraient déjà de troubles émotifs avant l'événement, pour ceux
qui ont subi des blessures ou pour ceux qui ne peuvent compter
sur l'appui réconfortant de parents et d'amis. Bien que la plupart des gens se remettent d'un événement traumatique
en moins de six mois, certaines personnes éprouvent encore des
difficultés d'ajustement après six mois. Pour éviter une telle
situation, on recommande de demander de l'aide le plus tôt possible
après un événement tragique. Comment s'aider soi-même ? Comment les victimes d'un trauma comme Luc, Anne et Germain
peuvent-elles s'aider elles-mêmes ? Elles peuvent parler de l'incident
avec des amis ou des membres de leur famille. Luc aurait probablement
avantage à en parler aussi avec ses compagnons de travail parce
que l'accident est survenu au travail. Le fait de parler de l'expérience
permet de faire échec au stress et de comprendre plus objectivement
ce qui s'est produit. Elles peuvent veiller à prendre du repos, soigner leur alimentation
et s'adonner à un léger exercice physique, la marche par exemple,
pendant quinze à trente minutes chaque jour. II nous est plus
facile de surmonter des problèmes émotifs lorsque nous sommes
en bonne santé physique. Elles peuvent s'efforcer de constater
que les symptômes désagréables qu'elles connaissent sont des réactions
normales. Enfin, il est important de ne pas entreprendre d'effectuer des
changements profonds dans un effort pour éviter que des circonstances
similaires se reproduisent. Tôt ou tard, elles devront reprendre
leurs activités normales. Aucun d'entre nous n'est à l'abri des incidents tragiques. De
plus, ces événements peuvent nous mettre hors combat pour un certain
temps. Mais il est encourageant de savoir qu'il n'y a pas lieu
de se laisser abattre. Avec de l'aide, nous aurons la résistance
voulue pour nous ressaisir et reprendre le cours de notre existence.
Si vous avez des questions à ce sujet ou si vous voulez parler d'une situation personnelle qui vous préoccupe, nous vous invitons à communiquer avec votre programme d’aide aux employés (PAE). Toute communication avec un conseiller est soumise aux règles de la confidentialité. Pour communiquer avec nous : EN
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