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La famille
Les préoccupations d'ordre familial faisant l'objet de plusieurs
consultations dans le cadre de notre Programme d'aide aux employés,
nous avons invité quatre membres de notre équipe à se pencher
sur la famille et sur les changements émergeant de l'environnement
familial contemporain. Les questions d'ordre familial peuvent
nuire considérablement à la productivité. Nous pouvons avoir l'esprit
ailleurs, être soucieux, devenir moins tolérants et attentifs
aux détails. Le stress, l'anxiété ou la peur peuvent parfois même
nous rendre malades. Nous identifierons les problèmes les plus
couramment liés à la famille ainsi que diverses solutions possibles,
afin de pouvoir répondre à certaines de vos questions ou de vous
rappeler que le counseling peut procurer une aide pour explorer
et identifier les divers choix qui s'offrent à nous. Le fait de
s'attaquer à nos problèmes permet souvent de retrouver l'estime
de soi et d'améliorer notre performance au travail. Kathy King, une conseillère de Shepell à Edmonton, mentionne
qu'elle voit désormais beaucoup plus de diversité, de familles
monoparentales et de conjoints de fait, ce qui s'avérait un phénomène
rare il y a 20 ans. «Maintenant, je rencontre des conjoints de
fait qui veulent résoudre leurs problèmes, tout en affirmant que
l'aspect «mariage» comme tel n'est pas en cause dans leur relation.»
Elle ajoute que nous assistons à l'émergence de types nouveaux
et variés de familles, ce qui suscite des préoccupations nouvelles
et différentes. On se retrouve avec des enfants qui doivent s'adapter
aux nouveaux conjoints de leurs parents, avec des enfants qui
font l'objet de garde partagée et avec des parents qui doivent
composer avec les enfants du nouveau conjoint. «Les enfants doivent
s'adapter à ces nouvelles relations et à ce qu'elles signifient»,
poursuit madame King. «La question pour les enfants est de savoir
comment établir une relation avec chacune de ces différentes personnes
qui entrent et sortent de leur vie. Les adultes doivent s'ajuster
à différentes manières d'être parents. La façon dont vous exercez
votre rôle de parent avec votre enfant n'est pas nécessairement
celle que vous adopteriez auprès de l'enfant de votre conjoint
ou auprès de cet enfant lorsqu'il vient en visite la fin de semaine.»
Karen Durmin, une thérapeute conjugale de Shepell à Toronto,
mentionne que selon elle, la plus grande modification survenue
au sein de la famille provient de changements sur le plan des
demandes dont les parents font l'objet. Les gens semblent être
davantage occupés. Ils éprouvent plus de pressions financières
et ils subissent également plus de stress afin de boucler les
fins de mois. Ils sont débordés, travaillent davantage et ils
disposent de moins de temps pour leurs relations interpersonnelles.
Elle voit aussi un changement dans ce que représente la famille
: «Alors que plusieurs parents séparés consultaient au cours des
années '80, je retrouve désormais plus de gens qui font un effort
pour rester ensemble.» Selon Karen, la réalité financière plutôt
que les pressions sociales serait à l'origine de ce changement.
Elle relate l'exemple d'un couple dont les difficultés conjugales
ont fait surface dans un contexte de stress financier. Les prises
de décision sont devenues complexes. Chacun possédait ses propres
priorités en ce qui a trait aux dépenses, aux choix à effectuer
en ce qui concerne les vacances, le lieu de résidence, notamment
en fonction du temps de déplacement pour le travail, etc. Les
difficultés déjà présentes auparavant sont devenues plus difficiles
à résoudre lorsqu'elles se sont additionnées de pressions financières.
Ce fut la goutte d'eau qui fit déBORDER le vase. Le problème au
sujet des pressions financières vient du fait qu'il ne s'agit
pas de quelque chose de passager, qui survient soudainement, suscite
une crise et disparaît. Généralement, la situation est chronique
et s'aggrave jusqu'à ce que la rupture soit provoquée par le stress
incessant. Karen Durmin recommande parfois que les couples demandent à
leurs enfants d'assister aux rencontres de counseling avec eux,
puisqu'elle pense que les enfants doivent prendre davantage conscience
des changements qui se produisent sur le plan familial, en raison
de la pression financière. Souvent, les deux parents ressentent
tellement de stress qu'ils se sentent dépassés. Mais plutôt que
de s'apporter un support mutuel, ils en viennent à se défouler
l'un sur l'autre. Il est important de les aider à effectuer un
revirement de situation, à prendre conscience du stress et à comprendre
que leurs frustrations et leurs sentiments sont normaux. Nous
les aidons de façon à ce qu'ils se soutiennent mutuellement, plutôt
que de se blâmer l'un l'autre. Ils doivent se sentir impliqués
ensemble. Ils doivent passer outre la colère et la peur afin de
rejoindre les sentiments véritables qui se cachent derrière ces
émotions. Peter Crawford-Smith, thérapeute conjugal chez Shepell, note
que de plus en plus de familles se présentent en counseling avec
des problèmes accrus de stress et de tension. Bien que ceux-ci
étaient présents auparavant, ils étaient ressentis de façon différente.
«Je crois qu'il existe plus d'exigences à l'endroit des familles
de nos jours. Les parents veulent offrir et donner le maximum
à leurs enfants. Cela diffère du passé. Je pense qu'avec la récession
économique, plusieurs parents développent un sentiment de découragement,
ils appréhendent le monde dans lequel leurs enfants grandiront.
Dans les années '60, '70 et '80, il semblait y avoir plus de possibilités
d'emplois et un climat d'optimisme. Autrement dit, la croyance
que les enfants réussiraient mieux que leurs parents a disparu.
Ce qui se produit présentement, c'est que plusieurs enfants d'âge
adulte reviennent vivre chez leurs parents, ce qui exerce des
tensions additionnelles sur la famille, non seulement sur le plan
financier mais aussi sur le plan émotionnel. Le nid devait se
vider mais les enfants reviennent au bercail, comme des pigeons
voyageurs. Le processus de vieillissement chez leurs propres parents
vient s'ajouter à cela. Plusieurs couples ont des parents atteignant
70 et 80 ans. Ils vivent l'effet du sandwich, coincés entre deux
générations, devenant les parents tant de leurs enfants que de
leurs propres parents qui vieillissent. Si vous ajoutez à cela
que certains parents traversent eux aussi la crise du milieu de
vie, vous constatez qu'ils deviennent beaucoup plus conscients
et sensibles à ce qui les entoure, au point de vue de leurs responsabilités
tant envers leurs propres parents qu'envers leurs enfants.» Monsieur Crawford-Smith mentionne que tous ces problèmes qui
surviennent simultanément mènent souvent à l'éclatement de la
famille. Il y aura des difficultés de communication. Il conseille
que les conjoints se soutiennent mutuellement. Les hommes éprouvent
parfois le sentiment de ne pas avoir fait ce qu'ils pensaient
pouvoir faire. Les choses ne sont pas sous contrôle et la vie
n'est pas ce qu'ils croyaient qu'elle serait. Les femmes, par
ailleurs, peuvent éprouver le sentiment de n'avoir jamais eu de
vie à elles. Elles ont eu à assumer le rôle traditionnel de l'éducation
des enfants et au moment précis où ceux-ci quittent le nid, leurs
parents ont vieilli, sont malades et requièrent que l'on s'occupe
d'eux. Parfois, la femme peut ressentir qu'elle ne possède pas
sa propre identité. Robert Graff, un conseiller de Shepell à Kingston, acquiesce
à cela. A titre de spécialiste dans le domaine familial, il observe
certaines tendances issues de la disparition du pourvoyeur familial
unique. Il retrouve, parmi les nombreuses familles qui le consultent,
plusieurs familles dont les deux conjoints travaillent à l'extérieur,
ce qui est dû à la nécessité d'un double revenu. Cependant, il
s'agit d'un phénomène également attribuable au fait que la majorité
des femmes ont fait un choix de carrière et ne ressentent pas
un accomplissement à rester à la maison même si elles éprouvent
le besoin et le désir d'être mère et parent. On assiste avec l'absence de la mère au foyer à une augmentation
des parents de remplacement : gardiennes (à temps plein ou à temps
partiel), éducatrices de garderies qui assument le rôle parental.
Ces parents de remplacement, sans l'autorité parentale, susciteront
de nouveaux problèmes d'éducation auprès des enfants. Nous voyons
des enfants qui défient beaucoup plus facilement l'autorité. Gloria Hart, spécialiste multiculturelles de notre bureau de
Mississauga, travaille auprès de plusieurs «nouveaux canadiens».
Elle est très au fait des difficultés particulières auxquelles
sont confrontés les immigrants qui tentent de s'adapter à la vie
canadienne: l'isolement, le dépaysement et l'éducation des enfants
tiraillés entre le nouveau style de vie de leurs amis et les coutumes
de leurs parents. Madame Hart explique que la plupart des questions soulevées
au sein d'une famille multiculturelle proviennent des difficultés
de communication. Par exemple, un partenaire, l'homme ou la femme,
peut être issu d'une culture où le fait de s'exprimer de façon
directe et précise est perçu comme étant une force et valorisé
socialement. L'autre partenaire peut provenir d'une culture où
le fait d'être direct et de dire exactement ce que l'on pense
représente un manque de respect. Aucun des partenaires ne comprend
la culture de l'autre, de sorte qu'ils deviennent dépressifs.
«Lorsque je souligne la présence de ces différences et que je
demande aux partenaires ce qu'elles représentent pour eux, ils
commencent à se sentir mieux. Ils réalisent que ce n'est pas parce
qu'ils avaient tort, mais simplement parce qu'il existe des différences
culturelles entre eux.» Madame Hart explique également que l'élément central en counseling
familial est de leur montrer que les différences ne sont pas nécessairement
source de problèmes. Si chacun des membres de la famille fait
un effort pour identifier les différences au sein de sa famille
et pour comprendre les besoins des autres, les problèmes seront
compris, partagés et discutés ouvertement. Notre culture est en
voie de changement. Nous possédons une opportunité merveilleuse
de faire en sorte que le changement soit positif et de percevoir
nos différences comme étant des occasions d'apprendre et de se
développer, et non pas comme des problèmes à surmonter. Si vous avez des questions à ce sujet ou si vous voulez parler d'une situation personnelle qui vous préoccupe, nous vous invitons à communiquer avec votre programme d’aide aux employés (PAE). Toute communication avec un conseiller est soumise aux règles de la confidentialité. Pour communiquer avec nous : EN
FRANÇAIS EN ANGLAIS Les services de counseling sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Question de santé est publié quatre fois par année à l'intention des employés et de leurs familles. Veuillez transmettre vos commentaires par courriel à info@warrenshepell.com |
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