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Le pouvoir de l'éloge
Combien de fois n'avons nous pas entendu l'expression «on n'attire
pas les mouches avec du vinaigre, mais avec du miel!». Pourtant,
que de fois nous minimisons ou passons sous silence l'aspect positif
des choses en nous attardant plutôt sur leur côté négatif ou sur
ce qui reste à accomplir. En fait, pourquoi nous retenons-nous
de louanger les autres? Souvent parce que nous voulons obtenir
d'eux un meilleur rendement et croyons que la critique s'avère
la façon la plus sûre de l'obtenir. Plusieurs personnes fonctionnent
à partir de la conception erronée selon laquelle le fait de louanger
les membres de la famille ou les collègues ou encore de se féliciter
soi-même, n'aura pour effet que de susciter la complaisance et
la vanité. En fait, l'éloge constitue l'huile qui lubrifie les rouages
du rendement. Selon Guylaine Bouchard, conseillère chez Le GroupeShepell, «cela nous aide à voir nos bons côtés, à construire à
partir de nos succès, à surmonter les difficultés et à éviter
de se sentir vaincu par l'échec.» Tous et chacun d'entre nous
vivons des échecs. Dans la mesure où ceux-ci nous sont fréquemment
soulignés sans être contre balancés par des éloges, il est possible
que graduellement nous développions, consciemment ou non, une
façon de penser qui nous dit «ceci ne vaut pas l'effort» ou, à
un niveau plus profond, «je ne suis pas à la hauteur.» Peut-être
avez-vous remarqué que les gens qui savent se montrer élogieux
se tiennent eux-mêmes, ainsi qu'ils tiennent les autres, en haute
estime. Ils admettent plus facilement leurs erreurs et, parce
qu'ils ne perçoivent pas ces dernières - non plus que l'incertitude
- comme étant des échecs, acceptent de nouveaux défis. D'une manière
ou d'une autre, ils sont en mesure de vous donner confiance :
si tu as réussi à faire telle chose, je parie que tu peux faire
telle autre. Peut-être, n'étant pas assuré de la façon dont ils seraient
reçus, vous êtes vous retenu d'émettre des éloges. Guylaine Bouchard
affirme : «ce qui importe c'est l'honnêteté et l'intention derrière
les mots. L'éloge sera bien reçu en autant que les gens sentent
que l'on est sincère, que l'on ne se moque pas d'eux en leur transmettant
des messages ambivalents ou en tentant de servir ses propres intérêts.»
Gardez à l'esprit les éléments suivants : Faites l'éloge des efforts aussi bien que des accomplissements.
Guylaine Bouchard se souvient d'une expérience vécue sur les bancs
de l'école : «Nous avions à relever le défi que présentait un
cours particulièrement difficile et plusieurs d'entre nous désespéraient
de jamais parvenir à comprendre. Toutefois, à la fin du cours,
le professeur se fit un devoir de nous féliciter sincèrement pour
nos efforts, ce qui nous encouragea à poursuivre afin de maîtriser
la matière.» Lorsque c'est possible, reliez l'éloge à l'habileté personnelle
et à l'effort plutôt qu'à des facteurs sur lesquels la personne
n'exerce que peu ou pas de contrôle. Adaptez l'éloge aux circonstances. Soyez présent pour
ceux que leur régime d'amaigrissement décourage. Faites-leur savoir
qu'ils demeurent des gens de bien, mais trouvez une façon de les
soutenir afin qu'ils n'abandonnent pas. «Mieux vaut leur rappeler
les progrès accomplis jusqu'alors. De cette manière vous leur
démontrez que vous partagez leurs préoccupations et vous les encouragez
à poursuivre», précise Guylaine Bouchard. Ne vous mettez pas personnellement en cause. Ainsi, lorsque
vous dites «je suis fier de toi», vous dites en fait que vous
êtes satisfait; vous ne soulignez pas vraiment ce que la personne
a accompli de bien. Auprès des enfants, il est particulièrement
important de ne pas confondre la fierté ou l'amour qu'ils vous
inspirent avec ce qu'ils ont (ou n'ont pas) réussi. Autrement,
ils pourraient éprouver des difficultés à distinguer entre l'approbation
parentale et la satisfaction personnelle qu'ils peuvent retirer
de leurs propres efforts. Tentez de ne pas retarder l'expression de l'éloge. Accorder
l'éloge là et quand il est mérité peut largement contribuer à
éviter les malentendus et les sentiments blessés. Lors des réunions,
par exemple, assurez-vous que la contribution de chacun soit reconnue
comme une partie intégrale de la discussion : «ton idée paraît
intéressante» ou «merci d'avoir signalé ce point.» Féliciter un
collègue qui a su répondre parfaitement aux besoins d'un client
s'avérera plus significatif que de lui offrir vos félicitations
à l'occasion de son 5e anniversaire au sein de la compagnie. Trouvez différents moyens de féliciter les gens. Évitez
que l'éloge ne demeure au niveau de l'échange social. Au travail,
soulignez un bon rendement par un communiqué enthousiaste; utilisez
le bulletin de la compagnie pour transmettre vos éloges ou faites-le
en présence des autres lors d'une réunion. Pourquoi ne pas souligner
les accomplissements de vos amis ou des membres de votre famille
par un repas spécial, une sortie ou peut-être encore par une anecdote
ou un poème? Adaptez la récompense à la personne mais tentez de demeurer
équitable. Par exemple, évitez de souligner les réussites
scolaires de l'un de vos enfants par une tape sur l'épaule et
celles d'un autre par l'achat d'un nouveau jeu électronique. Perdez l'habitude du «oui mais» - «oui mais...; c'est
bien mais... pas encore assez bien.» Voilà le véritable message
que nous transmettons aux gens lorsque nous laissons le «mais»
se glisser dans l'expression de nos éloges. Selon le psychiatre
Arthur Freeman, le terme «mais» annule toute satisfaction, tout
plaisir, tout sens de l'accomplissement. Le terme «mais» peut
radicalement transformer une conversation en un exercice de type
«cherchez l'erreur», nous empêchant de nous concentrer sur les
solutions. Par exemple, en ce qui concerne les bulletins scolaires,
(ou toute situation exigeant la recherche de solutions aussi bien
que les éloges), tentez de remplacer le «mais» par un «et». Ainsi,
dites «oui, tu as très bien réussi en histoire, et je parie que
tu peux améliorer tes résultats en mathématiques»; «oui mais»
ne procure que des excuses affirme Dr Freeman. «Oui et» constitue
un programme d'action. Apprendre à se féliciter Félicitez-vous lorsque vous avez fait preuve de bon jugement
- ou pour toute action que vous avez entreprise afin d'atteindre
un but. Plusieurs personnes ont l'habitude de se réserver une
quinzaine de minutes en soirée afin d'effectuer un bilan, de passer
en revue les événements de la journée, de noter comment ils y
ont réagi, quels sont les domaines requérant une amélioration
et ceux au sujet desquels elles peuvent se donner une tape sur
l'épaule. Félicitez-vous pour de petites améliorations. Rappelez-vous
que les grandes améliorations proviennent de l'accumulation de
plusieurs petits succès. Au fur et à mesure que votre confiance
en vous s'accroîtra, ainsi en sera-t-il du nombre de vos progrès.
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