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Quand l'un de vos proches a un problème
de dépendance
Le mythe qui veut que l'abus d'alcool ou de drogue chez l'un
des nôtres doive demeurer secret s'avère persistant. Nous pouvons
essayer de nier ou d'oublier nos sentiments et de vaquer à nos
occupations comme si de rien n'était, mais le «secret» s'envenime,
et l'embarras, la peur ou la colère éprouvés ne peuvent demeurer
«enfouis» pour toujours. Une cliente faisait remarquer : «J'étais
tellement habituée à «couvrir» mon mari et ses abus d'alcool que
je n'y voyais même plus un problème d'alcoolisme; il s'agissait
plutôt pour moi d'un lot d'autres problèmes auxquels je devais
faire face. J'avais du mal à m'endormir, me demandant quand il
rentrerait à la maison. J'étais irritable avec les enfants. On
aurait dit que tout allait s'effondrer.» Même lorsque l'on reconnaît que le problème en est un de dépendance,
d'autres mythes peuvent accroître notre angoisse. L'un de ses
mythes consiste à se dire : «Si elle m'aimait vraiment, elle laisserait
tomber». Ou encore : «Si seulement j'étais un meilleur (parent,
conjoint, fils, fille, etc.), il retrouverait son équilibre».
Alors que nos vies se centrent de plus en plus sur l'individu
dépendant, une façon de penser et de se comporter appelée «codépendance»
peut s'installer. On peut en venir à vouloir tout contrôler dans
leur vie; par exemple, payer leurs factures, les sortir du pétrin,
en fait, assumer pratiquement toutes leurs responsabilités en
croyant à tort qu'elles sont les nôtres. «Nous marchons comme
dans un champ de mines, supplions, sermonnons et menaçons, en
espérant que la personne dépendante changera. Mais tout ce que
cette personne voit, c'est quelqu'un qui la juge et la critique»,
affirme Micki Meehan, conseillère au Donwood Institute de Toronto
auprès des familles dont l'un des membres souffre de dépendance.
Le prix de la codépendance peut être élevé Le fait d'être préoccupé par les pensées et les actions d'une
autre personne peut nous faire oublier nos propres valeurs et
besoins. Nos relations personnelles peuvent devenir manipulatrices
ou marquées par la violence. On néglige sa vie sociale, ses intérêts
personnels et sa santé. Micki Meehan a constaté que, chez les
personnes dont la vie est centrée sur un proche ayant un problème
de dépendance, des maux liés au stress sont souvent présents.
«Cela va des maux de tête, tendances boulimiques et troubles gastro-intestinaux
jusqu'à une tendance à faire aussi abus d'alcool ou de drogues.»
À la maison, les efforts déployés pour «limiter les dégâts»
peuvent en fait empêcher la personne dépendante d'admettre l'existence
du problème et de chercher de l'aide. Meehan note : «Si je te
couvre ou camoufle les preuves lorsque tu es ivre, où seront les
preuves que cette ivresse constitue un problème?» «Lorsque le fait d'assumer les responsabilités d'autrui devient
le centre de sa propre vie, il n'est pas rare de faire preuve
d'un comportement autoritaire au travail», remarque Elizabeth
Jong, conseillère en PAE chez Le GroupeShepell Ltée. Ainsi,
on pourra éprouver de la difficulté à confier des tâches à d'autres
ou encore, avoir l'impression que personne ne peut faire le travail
aussi bien que soi. On peut également avoir tendance à se tenir
à l'écart des projets de groupe, des échanges sociaux ou des situations
qui pourraient attirer l'attention sur ce que l'on vit à la maison.
Et que deviennent les enfants? Les enfants qui grandissent dans des foyers où existent des
problèmes de dépendance et de codépendance peuvent avoir la vie
difficile, leurs besoins étant souvent négligés en vue de composer
avec les habitudes des membres de la famille présentant ces problèmes.
Certains adolescents quittent la maison pour échapper aux inquiétudes,
aux querelles et, parfois, à la violence physique, se retrouvant
ainsi dans des situations où ils sont vulnérables, mal conseillés,
souvent désorientés et sans buts. D'autres enfants trouvent une
échappatoire plus acceptable socialement. Ils s'absorbent pleinement
dans leurs études, les activités sportives et, plus tard peut-être,
dans leur carrière, pour en fin de compte se retrouver quasiment
obsédés par ces préoccupations et incapables de profiter de la
vie. «Souvent, ces enfants grandiront avec des idées plutôt confuses
sur l'amour, le respect de soi et le sens des responsabilités.
Cette confusion s'exprime dans plusieurs cas sous forme de relations
interperson- nelles adultes malheureuses», souligne Elizabeth
Jong. Une première étape : admettre qu'il y a un problème Êtes-vous affecté par la dépendance dont souffre une personne de votre entourage? Voici une liste de questions adaptées par les groupes familiaux Al-Anon (Al-Anon est un organisme mondial d'auto-assistance offrant du soutien aux membres des familles).
S'engager sur la voie des solutions Si vous croyez être affecté par la dépendance dont souffre une
personne de votre entourage, il importe de bien comprendre que
vous n'en êtes pas la cause, pas plus que qui que ce soit d'autre.
On est seul responsable de son comportement, et on ne peut arriver
à se libérer d'une dépendance que si l'on y est résolu. Pour cela
et pour l'amélioration de votre qualité de vie, il est nécessaire
de vous concentrer sur vos propres pensées, sentiments et gestes
plutôt que sur ceux des autres. Par où commencer? «Écrivez-vous une lettre à vous-même», suggère
Micki Meehan. «Cela peut aider à identifier des pensées et sentiments
que vous ignoriez avoir». Vous pourriez aussi réfléchir aux comportements
que ces pensées et sentiments ont suscités chez vous (laissant
de côté, pour le moment, le comportement des autres). Lorsque
nous arrivons à voir, sans nous blâmer ou blâmer les autres, comment
notre propre comportement peut affecter une situation, nous devenons
plus confiants. Il est alors plus facile de cesser de contrôler
les autres et de mettre un terme au contrôle qu'ils exercent sur
nous. Commencez par vous entourer d'un réseau de soutien positif.
Lisez des livres inspirants (vous en trouverez plusieurs, en librairie
ou en bibliothèque, qui traitent des questions de dépendance ou
de codépendance). Tentez de discuter de votre situation avec quelqu'un
qui vit une situation semblable, au sein d'un groupe de soutien,
par exemple. Vous pourriez trouver utile de consulter un conseiller
professionnel pour déterminer le meilleur moyen de composer avec
votre situation. Souvenez-vous qu'il est impossible d'améliorer
les choses si l'on persiste à «garder le secret» ou à entretenir
des mythes erronés. La vérité fait parfois mal mais, en fin de
compte, elle aide à «guérir». Comment le counseling peut-il vous aider?
Si vous avez des questions à ce sujet ou si vous voulez parler d'une situation personnelle qui vous préoccupe, nous vous invitons à communiquer avec votre programme d’aide aux employés (PAE). Toute communication avec un conseiller est soumise aux règles de la confidentialité. Pour communiquer avec nous : EN
FRANÇAIS EN ANGLAIS Les services de counseling sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Question de santé est publié quatre fois par année à l'intention des employés et de leurs familles. Veuillez transmettre vos commentaires par courriel à info@warrenshepell.com |
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